samedi 15 novembre 2008

"Y'a plus que les ritales pour se bouger en France!"

"NON PAGHEREMO LA LORO CRISA"

Oui c'est une phrase que j'ai entendu très souvent vendredi soir au rassemblement de soutien aux universités italiennes en lutte contre l'équivalent de nos coupures budgétaires et de notre LRU (Loi relative à l'autonomie des universités) françaises, où les français se sentaient étrangers en leur propre pays au milieu de tant d'italiens...
Sauf que leur mobilisation à eux en Italie est un cran au dessus avec trois cents mille personnes dans la rue à Rome hier soir. En France, ce sont encore les étudiants italiens les plus nombreux à se mobiliser contre une directive européenne issue du "processus de Bologne". Ils étaient deux-cents à se réunir devant le Consulat Italien hier matin, le soir une petite centaine à envahir la salle de conférence de l'Institut de la Culture Italienne pour porter leurs revendications pour la sauvegarde de la culture et de la recherche et pour l'indépendance de l'enseignement supérieur en Italie, sous le mot d'ordre "Non pagheremo la loro crisa".
Des rassemblements de soutien similaires se sont tenus dans les 20 plus grandes villes d'Europe comme Istanbul, Madrid, Monaco, Berlin, Barcelone, Bruxelles,... Bref il semble que pour la première fois depuis... mai 68! (et oui!) un mouvement de contestation européen se mette en place.

Cependant ne jettons pas la pierre aux étudiants français encore un peu frileux cette année. L'an passé nous a un peu échaudé avec une mobilisation crescendo qui a disparu comme elle était venue, lachée en cours de route par le syndicat réformiste et social démocrate majoritaire en France, j'ai nommé l'UNEF...
En effet un temps après avoir soutenu le mouvement qu'elle a vu se développer en dehors de son contrôle, car à l'initiative de Sud Etudiant et des autres forces de gauche radicale, l'UNEF décida de passer directement à la table des négociations avec la ministre de l'enseignement supérieur, Valérie Pécresse, pour à la fin accepter des miettes contre lesquelles elle décide de se battre maintenant.

Mais là où on peut se rassurer c'est que ce mouvement qui se développe en France, se fait en dehors de tout contrôle des syndicats, en AG où les étudiants italiens expatriés décident de la vie du mouvement, avant de transmettre leurs idées de mobilisation aux AG étudiantes qui se tiennent un peu partout ces temps-ci pour aller vers un mouvement global des étudiants...

On ne peut que souhaiter bonne chance à tou-te-s et être avec eux/elles jusque dans la rue!

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