mercredi 29 septembre 2010

Manifeste pour une insurrection Trans-Féministe

Les combattants cubains, connus aussi comme les « barbus », descendirent des montagnes, et le 1er janvier 1959 prirent La Havane mettant ainsi fin à la dictature bananière de Fulgencio Batista, qui avait fait de Cuba le « casino » des Etats-Unis. C'est ainsi qu'arrivèrent Fidel et le triomphe de la révolution socialiste cubaine?

Trente-cinq années plus tard, le 1er janvier 1994, descendirent aussi des montagnes les paysans indigènes appartenant au Mouvement Zapatiste de Libération Nationale. Commençant par San Cristobal de las Casas, ils occupèrent beaucoup de centre-villes populaires de l'état mexicain du Chiapas. Cela coïncidait avec l'entrée en vigueur du Traité de Libre-Échange entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada, qui condamnait à une encore plus grande pauvreté les communautés indigènes. Ils descendirent de la montagne, atteignirent leurs objectifs et enclenchèrent une des révolutions ayant le plus grand écho des dernières décennies du 20e siècle.

Aujourd'hui, le 1er janvier 2010, depuis différents quartiers, villes, cultures et mondes, nous lançons un appel à la lutte trans-féministe, à la formation de réseaux comme groupes de bases pour cohabiter et s'organiser, et à la rébellion dans les rues, dans les maisons et dans les villes.


De nos trottoirs et avec toute notre passion, nous proclamons ceci aux quatre coins du monde :


MANIFESTE POUR UNE INSURRECTION TRANS-FEMINISTE

Nous lançons un appel à l'insurrection Trans-Féministe :


Nous venons du féminisme radical, nous sommes lesbiennes, putes, trans, immigréEs, désargentéEs, hétéro-dissidentEs... Nous sommes la rage de la révolution féministe et nous voulons montrer les crocs; sortir des bureaux du « genre » et des politiques du « correct » car notre désir qui nous guide est politiquement incorrect, dérangeant, réflexif et redéfinissant nos mutations.

Désormais il ne nous convient plus d'être seulement des femmes.

Le sujet politique féministe « femmes » est maintenant trop étroit pour nous, réducteur par nature, laissant sur le bord de la route les lesbiennes, les trans, les putes, les voilées, les sans-papières, celles qui gagnent peu et qui ne font pas d'études, celles qui crient, les pédales...


Nous dynamitons la binarité de genre et de sexe en tant que système politique. Nous suivons la route entamée par le « on ne naît pas femme, on le devient », nous continuons à démasquer les structures de dominations, la division et la hiérarchisation. Si nous n'apprenons pas que la séparation homme/femme est une construction sociale, comme l'est la structure hiérarchique qui nous opprime, nous renforcerons la structure qui nous tyrannise : la frontière homme/femme.


Chacun de nous produit le genre, il est temps de produire de la liberté! Battons-nous avec nos genres infinis....

Nous réclamons la réinvention du désir, la lutte pour la souveraineté de nos corps face à tout régime totalitaire. Nos corps nous appartiennent! Comme nos propres limites, mutations, couleurs et transitions.


Nous n'avons pas besoin de protection dans les décisions que nous prenons au travers de nos corps, nous changeons de genre, nous sommes celui que nous voulons : travestiEs, lesbiennes, fem', butch, putes, trans, nous portons le voile ou nous parlons wolof; nous sommes organisées : une bande furieuse.

Nous appelons à l'insurrection, à l'occupation des rues, aux blogs, à la désobéissance, à ne pas demander de permission, à créer des alliances et des structures propres; ne nous défendons pas, faisons en sorte qu'ils nous craignent!

Nous sommes une réalité, nous opérons dans différentes villes et contextes, nous sommes en lien, nous avons des objectifs communs et vous ne nous ferez plus taire. Le féminisme ira par delà les frontières, transformateur transgenre ou ne sera pas, le féminisme sera trans-féministe ou ne sera pas.

Nous vous aimons.


Réseau PuteGouineNoireTransFéministe /

Rete PutaLesboNeraTransFemminista.


Medeak, Garaipen, La Acera Del Frente, Itziar Ziga, Lolito Power, Las Chulazas, Diana J. Torres AKA Pornoterrorista, Parole de Queer, Post_op, Las maribolheras precarias, Miguel Misse, Beatriz Preciado, Katalli, MDM, Coletivo TransGaliza, Laura Bugalho, EHGAM, NacionScratchs, IdeaDestroyingMuros, Sayak Valencia, TransFusión, Stonewall, Astrid Suess, Alira Araneta Zinkunegi, Juana Ramos, 7menos20, Kim Pérez (Cofundadora de Conjuntos Difusos), d-generadas, las del 8 y et al, Beatriz Espejo, Xarxa d’Acció Trans-Intersex de Barcelona, Guerrilla Travolaka, Towanda,Ciclobollos, O.R.G.I.A, Panteras Rosas, Trans Tornados,Bizigay, Pol Galofre, No Te Prives, CGB, Juanita Márkez Quimera Rosa, Miriam Solà, Ningún Lugar, Generatech, Sr. y Sñra. Woolman, Marianissima Airlines, As dúas, Oquenossaedacona, Go Fist Foundation, Heroína de lo periférico, Lola Clavo, Panaderas Sin Moldes, Señorita Griffin, Impacto Nipón, Las Mozas de KNY, Kabaret Lliure de Mediona, Teresa Matilla




2 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut,

Message hors sujet. J'essaye de trouver ton adresse mail pour pouvoir te contacter au sujet d'un mémoire que je crois être le tien et qui se trouvait dans un lien présent ici : http://alterautogestion.blogspot.com/2010/10/les-centres-sociaux-italiens-une.html#more

Je réalise actuellement un mémoire sur le même sujet et j'aimerais pouvoir avoir accès au tien.

Mon adresse mail : giulia_delfini@yahoo.fr

Merci à toi

giulia

jolb56 a dit…

Bien qu'ayant publié votre commentaire à mon dernier post, j'avoue ne pas comprendre du tout le lien qu'il a avec mon article. Il n'a absolument rien à voir avec le votre que je découvre seulement ce matin, parce que j'ai cliqué sur votre nom.