mardi 29 avril 2008

Jeunesse, lève toi! bis

Je reviens sur la commission jeunes de ce week-end.
Les chiffres sont parlants, comme ce qu'on peut constater à moindre échelle en Touraine, de plus en plus de jeunes adhèrents aux Alternatifs. Ce qui prouve que le mouvement prend de l'ampleur puisque ce n'était pas arrivé depuis le PSU. On retrouvait en effet de plus en plus la génération militante des années 70's, seule aux commandes des Alternatifs, et beaucoup avaient aussi participé à l'aventure de l'AREV dans les années 80-90.

On a beaucoup parlé des problèmes de politisation de la jeunesse, et la difficulté à enclencher des mobilisations à l'université, qui se dépolitise à toute vitesse, au fur et à mesure, qu'elle ne devient plus qu'un lieu de formation pour un futur métier. Bref bien loin de l'université où l'on apprend à réfléchir, critiquer et penser... La peur du futur, du chômage, de ne trouver aucun emploi équivalant à son diplôme, très présente chez les jeunes en dissuadent beaucoup à se mobiliser. Là encore TINA* a fait des ravages, et pour beaucoup la fin de l'histoire devient indépassable. Mais si la jeunesse ne rêve plus, qui le fera?
A aussi été constaté le fait que l'université, service public, perd son rôle de service aux usagers pour reprendre le rôle de formation appartenant aux entreprises, qui ne veulent plus mettre les moyens pour former leurs futurs employés et qui préfèrent laisser la tâche à l'Etat.
Qu'ainsi la professionnalisation de l'université, et de l'éducation plus généralement, s'inscrit pleinement dans le projet de la droite, où l'homme une fois oubliés les rêves d'émancipation personnelle et collective, ne serait plus qu'un travailleur, rouage d'une immmense machine inhumaine, dans laquelle la différence serait un obstacle à sa bonne marche.

L'attrait pour la jeunesse de théories comme la décroissance a aussi été soulignée, comme l'importance de l'inclure dans un projet global de société au même titre que le féminisme, la solidarité entre peuples, l'écologie ou l'autogestion. Ce qui est encourageant à l'heure où l'importance de remettre en cause le modèle de dèveloppement productiviste n'est pas partagée partout à l'extrême-gauche et chez les écolos mais devient de plus en plus urgente et évidente.
Et le mot de la fin : Arrêtons de dé-penser les amis, réfléchissons, agissons!


* TINA : There Is No Alternative - Reagan à propos du néo-libéralisme (Faisons-le mentir!)

dimanche 27 avril 2008

Jeunesse, lève toi

Je suis de retour d'une commission autour de la politisation de la jeunesse organisée par les Alternatifs, à laquelle étaient invités leurs jeunes membres.
Toute la France était représentée : Pau, Grenoble, Avignon, Paris et Tours bien sûr. Les échanges sur les différentes situations locales étaient très enrichissants. On voit un peu partout émerger une nouvelle génération de jeunes militants qui s'activent pour faire vivre et connaître les Alternatifs, comme à Pau où un jeune camarade est à l'origine de la création d'un groupe Alternatifs local.
Les origines, à l'image de ce qu'on peut retrouver dans les collectifs, sont très diverses, du jeune militant à Sud-étudiant ou à la FSE, ou encore ayant quitté le PCF en décembre 2006 avec le retrait de celui-ci du processus unitaire (on était deux dans le cas!) aux tout nouveaux militants politiques.
Durant cette réunion, nous avons un petit peu fait notre révolution!
Contre le système actuel qui s'avère toujours plus défaillant et discriminatoire, contre aussi certaines pratiques de militants d'extrème-gauche plus âgés mais pas que... Est grandement ressortie des débats, la nécessité de ne pas faire de divisions générationnelles entre militants alternatifs, puisque c'est ce qui fait la force de notre parti, et de sa jeunesse, grâce au mélange des pratiques et valeurs nouvelles mais aussi plus anciennes.
Bref ça a bougé.
Sur la forme, l'expérience s'est avérée tellement novatrice et utile que l'on a décidé de proposer au Congrès des Alternatifs qu'une commission jeune se réunisse une fois par trimestre pour que ceux qui sont le plus concernés, puissent discuter des solutions à apporter aux problèmes touchant plus particulièrement la jeunesse. Mais aussi pour impulser de nouvelles idées et pratiques au sein des Alternatifs.
On appelle d'ailleurs à la création de groupes jeunes des Alternatifs un peu partout (ouverts à tou-te-s celles et ceux qui sont jeunes dans leur tête!), pour que les problématiques propres à la jeunesse puissent être plus facilement intégrées dans les réflexions des Alternatifs, alors plus pertinents sur ces sujets.
C'est aussi ne l'oublions pas un des meilleurs moyens de populariser les idées de notre mouvement chez les jeunes et dans la société, de par une plus grande connaissance des lieux (fac, lycées, etc...) et une plus grande facilité à se mobiliser.

Par rapport à ces problèmatiques particulières, on a aussi fait la proposition que soit tenu un atelier sur tou-te-s les formes de discrimination (sexes, origines, pratiques culturelles et religieuses) lors de l'université d'été, en parallèle de celui-ci sur la politisation de la jeunesse.


La suite demain!

mardi 22 avril 2008

NOUS VOULONS LE RASSEMBLEMENT DES FORCES DE TRANSFORMATION SOCIALE ET ECOLOGIQUE

Ci-dessous la déclaration des Alternatifs suite à la coordination nationale des Collectifs Unitaires.
Je la trouve très pertinente...


Parce qu'il faut ensemble résister et construire face au capitalisme et à la politique de régression de le droite. Parce qu'une gauche enracinée socialement, a même de peser dans le champ politique est indispensable, pour ne pas laisser le champ libre au PS, force encore dominante à gauche comme l'ont montré les résultats des récentes Municipales, mais inapte a proposer un vrai changement de société. Aucun parti politique, existant ou à venir, ne sera à même de changer seul la donne à gauche.

Il n'y aura pas, à échéance de plusieurs années, une organisation unifiée des 'antilibéraux' ou 'anticapitalistes', et nous le regrettons.

La LCR ne dérogera pas à sa ligne de construction du Nouveau Parti Anticapitaliste, , le PCF est loin d'en avoir fini avec l'introspection. Le travail sur le projet et les formes politiques dessinant une alternative est encore en cours, mais nous pouvons franchir une première étape par la convergence, dans leur diversité, des organisations, courants, collectifs, et au delà, de dizaines de milliers de femmes et d'hommes engagés dans les combats féministes, écologistes, sociaux,démocratiques, altermondialistes.

Les Alternatifs approuvent donc la proposition d'Etats généraux de la gauche de transformation sociale et écologique, portée notamment par les collectifs unitaires, et se félicitent du succès de l'appel 'Rassembler' des Bouches-du Rhône, démarches visant à rassembler la gauche de transformation sociale et écologique, la gauche antilibérale. Si un certain nombre de formations politiques ne s'associaient pas à la démarche de convergence, nous ne baisserons pas les bras, et proposerons l'organisation d'etats généraux de la gauche unitaire de transformation sociale et écologique, permettant à tous les secteurs unitaires du camp antilibéral de réfléchir et agir ensemble.
A ce stade du processus, plutôt que la fusion dans un parti commun de gauche critique, l' organisation de la convergence pourrait combiner une alliance permanente de différentes structures politiques, et une structuration à la base unitaire et ouverte. Cette recherche opiniâtre de la convergence des forces de la gauche de gauche, n'est pas contradictoire avec notre volonté de renforcer et rassembler les forces alternatives autogestionnaires et écologistes au sein d'une organisation commune. Nous affirmons notre disponibilité à tous pas en avant dans ce sens, et faisons dès à présent de premières propositions sur la nature de l'organisation à construire.


NOUS VOULONS UN PROJET ALTERNATIF

Pour répondre à la crise sociale, la crise de la démocratie représentative, la crise écologique. C'est a partir de la pleine prise en compte de ces trois élements majeurs que se construit un projet alternatif. En germe dans les luttes sociales auto organisées, prenant en compte les acquis du mouvement altermondialiste (échanges sur un pied d'égalité entre mouvements syndicaux, associatifs, politiques, internationalisme altermondialiste, refus des paradigmes réducteurs 'rouge' ou 'vert', et recherche des synthèses).
Tirant le bilan de l'échec historique des deux modèles dominants au sein du mouvement ouvrier. Un projet rouge, vert, autogestionnaire, féministe, altermondialiste sera à même d'exprimer la diversité des champs d'action, des formes organisées sociales et politiques, pour permettre la convergence des résistances et bâtir une perspective d'ensemble.

Dans un monde ravagé par le capitalisme mondialisé, l'anticapitalisme doit être le fil rouge de ce projet. Le féminisme et l'écologie en sont partie intégrante et ne sont pas les contradictions secondaires de l'anticapitalisme qui serait la contradiction principale. Simplement, même si les dégâts dans le milieu naturel sont vieux comme l'humanité, ils prennent sous le règne du productivisme capitaliste l'allure d'une catastrophe permanente, et même si la domination subie par les femmes a sa logique et son autonomie propres, elle recoupe l'organisation capitaliste du travail où les femmes occupent toujours, pour le plus grand nombre, une place subalterne.

Quant à l'autogestion, elle n'est ni un supplément d'âme ni un objectif lointain pour les lendemains de la prise du pouvoir. L'autogestion est une exigence immédiate, but et moyen à la fois, pratique dans les luttes et aspiration dans le fonctionnement même des structures associatives, syndicales, politiques. Réapparue en Amérique Latine, elle est vivace dans l'entreprise comme dans la vie de la cité à travers les aspirations tenaces à la démocratie dite participative. Il s'agit d'avancer sur tous les fronts à la fois. Cette synthèse, permettra de se situer clairement à gauche, et de reprendre le flambeau de l'émancipation sociale, raison d'être et notion fondatrice de la gauche, des mains de la gauche traditionnelle en pleine débandade.


VERS UN NOUVELLE FORME D'ORGANSATION POLITIQUE, VERS UN PARTI/MOUVEMENT

Pour résister à l'exploitation, aux discriminions, aux oppressions, il faut s'organiser. Dépasser la juxtaposition des experiences sociales et locales sectorielles, construire un lieu d'échange et de propositions politiques, stratégiques, brassant les engagements, permettant la mise en commun de forces pour gagner.
Mais le besoin d'organisation politique ne peut pas plus ignorer les contradictions de la société telle qu'elle est, que les échecs des forces politiques autoritaires et centralistes ou digérées par l'institution et le compromis érigé en stratégie.

Les Alternatifs proposent de construire un nouveau type d'organisation politique, qu'ils expérimentent déjà en leur sein. La question de la démocratie interne est cruciale. il faudra inventer en marchant. Mais il est possible d'avancer dès aujourd'hui des orientations. Il faut rompre avec le centralisme et la verticalité, formes dominantes dans presque toutes les tendances du mouvement ouvrier, et donner la priorité aux formes de décisions les plus démocratiques dans la perspective d'une organisation autogestionnaire.
Il ne s'agit pas de faire disparaître toute centralité, mais de dépasser les blocages issus des cultures politiques autoritaires et délégataires La forme parti classique doit être remise en cause au profit du mouvement politique, ou du parti-mouvement, si l'on veut par cette expression associer l'idée de stabilité à celle de la novation et se dissocier projet inadéquat de nous réduire à la forme 'réseau'.
La nouvelle force politique participera aux luttes sans imposer son orientation, ne dirigera ni les syndicats, ni les associations, ni les mouvements de masse et ne s'y substituera pas. Le mouvement altermondialiste nous l'a confirmé : coopérations horizontales et en réseau entre syndicats, associations et forces politiques à égalité, absence de hiérarchie entre les terrains de lutte, Voilà ce qu'il nous faut, voilà la culture politique émergente qui doit nous faire renoncer au parti dirigeant ou, ce qui revient au même, au parti qui s'institue «débouché des luttes».
Les déclarations d'intention ne suffisent pas. Les actes sont décisifs. Sans formalisme ni spontanéisme, les pratiques autogestionnaires doivent être l'épine dorsale de l'organisation politique, donnent la priorité aux droits des adhérents et adhérentes, à la démocratie, à l'expérimentation, et au déploiement des initiatives individuelles en liaison avec la démarche collective et le primat du collectif. La rotation des responsabilités, la parité dans tous les lieux de direction seront impératifs. Des milliers d'hommes et de femmes sont prêts à faire cette expérience, à condition d'être associés à toutes ses étapes. Le projet doit se faire de bas en haut et non de haut en bas, dans le pluralisme et non pas autour d'une seule organisation. Ni la précipitation ni l'à peu près ne sont de mise.
La nouvelle culture politique, autogestionnaire, n'est pas seulement le fruit d'une organisation politique nouvelle, elle en est aussi la condition de possibilité.
Les Alternatifs engageront le débat sur ces questions, à la base toujours et au sommet chaque fois que possible, avec les courants, femmes et hommes se réclamant d'une gauche alternative et écologiste, comme avec la LCR ou les collectifs unitaires.
Car plutôt qu'un " nouveau parti " regroupé de fait autour d'un seul courant politique, c'est d'une nouvelle force politique, mouvement ou parti-mouvement, pluraliste et autogéré, écologiste, autogestionnaire et féministe autant qu'anticapitaliste, dont nous avons besoin.


Les Alternatifs

vendredi 11 avril 2008

Quelle refondation pour la gauche de gauche?

Je commence ce blog par cette question de la refondation de la gauche radicale, appelée aussi antilibérale, de transformation sociale ou encore anticapitaliste, qui est au coeur de mes réflexions et, il faut l'avouer, à l'origine de ce blog.
Vous l'aurez sans doute remarqué, même si nos médias n'en font pas grand cas, les différentes forces de la gauche de gauche sont victimes d'une poussée fièvreuse mais salutaire de refondation. Salutaire car toute phase de refondation entraîne inévitablement un questionnement des forces sur leur place, leurs objectifs, les contraint à regarder et tenir compte de l'évolution de la société, des pratiques militantes et des valeurs à défendre.
Mais encore faut-il que ce questionnement ne soit pas faussé dès le départ...

D'abord le Parti des Travailleurs avec son nouveau parti ouvrier indépendant qui souhaite rester à la pointe de la contestation d'extrême-gauche sans jamais se mouiller les mains. Je ne m'attarderai pas sur cette force dont je ne pense pas qu'on puisse attendre grand chose de positif pour une construction unitaire de la gauche de transormation sociale.

Lutte Ouvrière, ancienne championne de la contestation, qui vient de fortement adoucir sa ligne en signant des accords municipaux avec le PS pour gagner et/ou sauvegarder des élus au sein des conseils municipaux.

La LCR, qui pourtant à l'origine du capotage du rassemblement antilibéral (à égalité avec le PCF) pour des candidatures unitaires faisant suite au Non de 2005, vient de lancer des comités d'initiative pour la constitution d'un Nouveau Parti Anticapitaliste, en toute indépendance du PS, ayant pour but d'être le nouveau pôle des radicalités sociales à gauche.

Les Alternatifs et les Collectifs unitaires antilibéraux qui depuis la campagne Bové ont pris l'initiative, et ont été rejoints ensuite par MAG (Maintenant à Gauche), de lancer des Etats Généraux de toute la gauche de transformation sociale pour aboutir à une alternative unitaire au libéralisme, invitant pour cela LCR, PCF, LO, AlterEkolo, PRS, MARS et autres socialistes et républicains de gauche à les co-organiser et à venir discuter, tout en laissant les citoyens et militants prendre part au débat et aux décisions.

Enfin le PCF en pleine phase d'introspection suite à ses échecs répétés aux dernières échéances électorales et à l'hémoragie du nombre de ses militants ainsi que plus généralement à sa perte d'influence sur la scène politique nationale et dans la société. Une introspection qui devrait se finir à la fin de l'année par un Congrès national au cours duquel une nouvelle orientation devrait être définie pour le parti. Reste à voir si elle sera dans la continuité du statu quo actuel avec une stratégie d'alliance continue avec le PS, si elle sera dans la ligne réformatrice et unitaire avec le choix de l'union avec les autres forces antilibérales, ou alors identitaire avec un repli du parti sur ses élus, ses militants, son histoire et donc son passé.

Je m'arrête là pour le moment. Le reste de mes réflexions plus tard sur la situation, espérant avoir des nouvelles des votres... Mais je pense que vous comprendrez que la ligne ne semble pas être toute tracée par avance et par la même partagerez mes doutes et participerez à mes questionnements...

Manifestation Pro-Tibet à Paris

Je ne peux pas résister à l'envie de mettre ci-dessous la vidéo de deux jeunes camarades de la fac de droit, qui militent aussi dans le collectif étudiant Debout là D'dans. Celle-ci relate leur aventure à Paris lors du passage de la flamme olympique!
Bravo à Seb et Hugues!