dimanche 21 septembre 2008

Vers Belem et le FSM

Ci-dessous le témoignage des camarades de la délégation des Alternatifs au Forum Social Européen de Malmö! Vivent les Altermondialismes et les altermondialistes!

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Une grosse réunion, toute pleine de vedettes de l’Altermondialisme sous chapiteau, pour ce séminaire « Le Forum Social Mondial de Bélem et le futur du FSM »

Après une demi-heure d’attente (les personnalités indispensable tardant à finir la réunion précédente ou à sortir de table), et les multiples réglages des fréquences de traduction, la réunion commence enfin par une intervention d’une militante équatorienne . Elle explique qu’elle est convaincue que les forums sont des lieux essentiels, notamment pour les latino-américains, pour de définir de nouvelles stratégies. Ils sont aussi un lieu important pour échanger et mener des débats, notamment celui de la plurinationalité. Ce sont en effet, les forums qui ont permis l’émergence récente de cette question-clé en Amérique Latine.

Ce type de rencontres est aussi le lieu de création de nouveaux agendas pour poursuivre les expériences qui se développent sur le continent sud-américain et les étendre vers d’autres lieux. Les réflexions sur la plurinationalité et l’égalité des droits entre les peuples peuvent directement profiter à l’Asie ou l’Océanie par exemple.
Gus Massiah intervient ensuite pour présenter une synthèse des réflexions du Conseil International quant au débat stratégique (synthèse basée sur les contributions envoyées sur le site du FSM).

1. Analyse du contexte:

• Le FSM a désormais presque 10 ans : le contexte a inévitablement évolué, particulièrement depuis septembre 2001 qui a marqué le passage du néo-libéralisme au néo-libéralisme de guerre.
• Le néolibéralisme connaît une succession de crises liées les unes aux autres (économique, alimentaire, environnementale…). Mais cette crise structurelle ne se traduit pas par un effondrement du système. Sommes-nous dans une transition de sortie du néo-libéralisme et vers quoi déboucherait cette éventuelle sortie ? Manifestement, rien ne permet d’affirmer que l’altermondialisme profiterait mécaniquement de cette crise.
• Par ailleurs, la prise de conscience globale de la crise écologique est en réel progrès.
• Ensuite, nous connaissons une réelle crise idéologique et morale. Le renforcement de toutes les formes de répressions est indéniable.
• Enfin, les représentations géopolitiques ont changé : le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine prennent de plus en plus de place dans les enjeux mondiaux et ces grandes régions réagissent de façons très différentes quant à l’hégémonie américaine. Elles ne sont pas pour autant les championnes du combat altermondialiste.


2. Etat du mouvement

• Le mouvement altermondialiste est un mouvement antisystémique qui conteste le néolibéralisme. Mais ce n’est pas le seul mouvement antisystémique : nationalismes, idéologies religieuses…
• Le mouvement se revendique comme un mouvement historique de long terme. Il se place dans un processus et n’oublie pas les antécédents (mouvements ouvriers, anticolonialisme…). Il s’en sert notamment en reprenant les formes de contestation.
• Le mouvement a été l’occasion de nouvelles alliances. Par exemple, en Amérique Latine, femmes, paysans et indigènes ont fait converger leurs luttes. Il existe aussi aujourd’hui une quarantaine de plateformes mondiales qui sont la conséquence d’une réelle convergence des mouvements.
• Le FSM n’est qu’une des composante de ce mouvement.

3. Capacité à promouvoir des actions

Les FSM donnent une visibilité aux luttes. Ils permettent :
• de rendre visible la dimension mondiale des luttes, y compris locales.
• de mettre en évidence la dimension citoyenne des luttes en soulignant qu’elles ne sont pas seulement sociales.
• l’émergence d’une nouvelle culture politique : horizontalité, activités autogérées…
• la mise en évidence d’une proposition d’alternatives stratégiques. On peut organiser chaque société et le monde en dehors d’une régulation par le marché.

4. Perspectives

• Il a été acté que le FSM ne prend pas de décisions d’action. Il doit faciliter le regroupement pour la mise en place des actions et leur développement.
• Il ne doit pas seulement être un regroupement ponctuel mondial. Plutôt que tous les ans, il est proposé tous les deux ans et les actions décentralisées (locales, régionales, nationales…) doivent être favorisées.
• A la suite de Nairobi, un guide de principes a été rédigé. Il est disponible sur le site Internet.
Suit l’intervention d’une des organisatrices du prochain forum, pour un point plus axé sur Bélem :
Il y a 10 ans, lors du premier FSM, régnait l’impression que le néo-libéralisme était victorieux. Aujourd’hui, on le dit en crise. Mais il faut prêter attention au fait que le capitalisme a été capable d’intégrer certains éléments de la critique altermondialiste. Un bon exemple est celui de la critique écologique.En Amérique Latine se construit un discours qui peut et doit dépasser ses frontières, ainsi que des connexions qui permettent ce dépassement. Par exemple, l’Amazonie connaît une concentration des formes de résistance, ce qui permet un développement de luttes radicales sur les questions environnementales.


Présentation des premiers jalons du programme des sept jours (!) du FSM de Bélem :

• Première journée d’accueil festive.
• Travail sur la Panamazonie qui regroupe 7 pays. Présentation des débats et perspectives dans un objectif d’échange avec les autres pays.
• Les trois jours suivants seront dédiés à des activités autogérées, avec la volonté de développer des ateliers et des activités culturelles.
• L’avant-dernier jour sera thématique (eau, travail, …) avec pour perspective de favoriser les convergences et les rencontres et d’avancer sur un agenda au sujet d’au moins une dizaine de thèmes.
• Le dernier jour sera consacré à une fête de clôture.

Une des questions épineuses de ce forum qui se déroulera en Amérique Latine : certains présidents s’inviteront. Comment la présence de présidents peut ne pas poser de problèmes ? Comment faire pour que leur présence puisse être constructive plutôt que problématique ? En outre, il est nécessaire d’être très prudent quant à une éventuelle récupération de ce type de présences.


Rachel et Mathieu

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